Construction

Pourquoi effectuer une détection de réseaux avant l’ouverture d’un chantier ?

Par Christelle , le 20 décembre 2022 , mis à jour le 20 décembre 2022 - 6 minutes de lecture

L’ouverture d’un chantier de travaux publics est sujette à des préalables. Par exemple, il est impératif de réaliser une détection des réseaux enterrés avant d’entamer tous travaux de construction. Cette inspection permet non seulement la localisation, mais aussi la cartographie desdits réseaux, pour prévenir tout incident. Plusieurs techniques sont utilisées pour réaliser cette détection. Quel est l’intérêt d’une telle opération ? Est-elle obligatoire ? Quelles techniques sont utilisées ?

Les réseaux électriques et de télécommunications doivent être détectés

La détection de réseaux enterrés est une opération fondamentale à effectuer avant l’ouverture d’un chantier de construction sur le sol public. Cette investigation est nécessaire, pour des raisons de sécurité. Effectivement, en l’absence d’une détection préalable, il y a de fortes chances que ces réseaux électriques et de télécommunications soient endommagés.

À la faveur de cette inspection du sol, il est possible de connaitre avec précision les dimensions et les emplacements exacts des réseaux. De la sorte, vous sécurisez votre chantier, mais aussi les biens à proximité. La détection de réseaux enterrés permet aussi d’identifier et de classer les installations souterraines. Elle favorise la mise à jour de la cartographie des chantiers.

Le géoréférencement dans le cadre de cette détection permet de localiser chaque réseau enterré et de prévenir ces menaces. En pratique, il est indispensable de faire appel à une entreprise spécialisée en détection de réseaux, afin d’avoir une connaissance parfaite et précise de l’état d’occupation du sol par les réseaux enterrés. Cette opération d’investigation porte sur différents types de réseaux.

détection de réseaux souterrains

Entre autres, seront localisés et cartographiés, les :

  • réseaux de transport et de distribution de gaz combustibles et d’hydrocarbures,
  • réseaux d’électricité (éclairage et signalisation routière, BT, HTB, HTA),
  • réseaux de matières inflammables, toxiques et dangereuses,
  • réseaux ferroviaires et de tramway,
  • réseaux à l’origine du froid et de la chaleur.

Ces réseaux sont considérés comme les installations les plus sensibles, et présentant un risque majeur pour la sécurité des personnes et des biens. La détection porte aussi sur les réseaux moins sensibles : eau potable, fibre optique, assainissement, etc. L’investigation porte sur tous ces réseaux, peu importe les matériaux présents : fonte, acier, PVC, PEHD.

Quel est l’intérêt de la détection de réseaux ?

De nombreux enjeux sont associés à la détection des réseaux. En effet, le défaut de détection comporte des risques non seulement pour le maître d’œuvre, mais aussi pour l’environnement et les populations environnantes. En absence d’investigation préalable, l’environnement et les populations sont exposés à des risques d’explosions, de fuites de produits toxiques et de pollution de l’air.

À cela, il faut ajouter les risques d’électrocutions, les perturbations des réseaux et la forte probabilité d’interruption inopinée des services. Vient ensuite le coût élevé des travaux de réparation, si les réseaux enterrés ont été endommagés. En effet, ce sont des installations difficiles à mettre en place et qui nécessitent une logistique peu accessible financièrement.

À la faveur de la détection, vous prévenez tout risque d’accidents, de dégâts et de pertes matérielles et humaines pendant l’exécution du chantier. Le défaut de détection préalable des réseaux compromet la sécurité du chantier ou de l’ouvrage qui sera mis en place. Grâce au géoréférencement, il est possible de reconsidérer les conditions techniques de mise en œuvre du chantier, et donc de prévenir toute situation dangereuse et tout surcoût lié à une éventuelle démolition.

Quelles sont les techniques de détection ?

Plusieurs techniques sont admises pour détecter les réseaux électriques et de télécommunications.

La détection électromagnétique

La détection électromagnétique consiste en la captation des champs électromagnétiques se propageant dans les réseaux enterrés composés de canalisations métalliques et câbles électriques. Dans la pratique, la détection électromagnétique se décline elle-même en plusieurs autres méthodes.

De fait, il existe quatre méthodes de détection par électromagnétisme :

  • la méthode de détection passive consistant en la mesure directe du champ électromagnétique émanant des canalisations métalliques ou du câble,
  • la méthode de détection active pour mesurer les champs électromagnétiques de canalisations émis par une bobine. À cet effet, il est possible d’utiliser un détecteur de réseaux magnétiques ou une pince du détecteur de réseaux,
  • la détection par géoradar (radar de sol) pour les réseaux enterrés d’au moins 4 mètres de profondeur,
  • la détection par sonde, envisageable jusqu’à 3 mètres de profondeur et 100 mètres du détecteur de réseau.

Toutes ces procédures nécessitent bien entendu l’intervention d’une entreprise spécialisée en détection de réseaux.

La détection acoustique

Cette méthode consiste en la captation du signal émis par un générateur sur la canalisation à identifier. La détection acoustique ne concerne pas les canalisations métalliques. Sa mise en œuvre ne nécessite pas d’interrompre les réseaux enterrés. Certes, elle est lente à mettre en place, mais elle reste la méthode de détection la plus efficace pour préciser la nature des réseaux en place.

Toutefois, sur l’aspect de la précision, la détection acoustique présente quelques limites. Les spécialistes admettent une marge d’erreur de 20 cm. Elle n’est pas adaptée à tous les sols non plus. Le signal peut être perturbé par des éléments extérieurs : obstacle ou circulation intense à proximité.

entreprise détection de réseaux enterrés

La détection est obligatoire dans certains cas

La détection des réseaux enterrés est obligatoire pour certaines entreprises qui réalisent des travaux à proximité des installations souterraines publiques. Cette exigence est précisée dans la Réglementation « construire sans détruire » de 2012. Elle a instauré un guichet unique pour consulter un annuaire dans lequel tous les exploitants de réseaux doivent se déclarer pour être répertoriés. Cette réglementation permet de sécuriser les 4 millions de km² de réseaux enterrés en France.

Sont concernées par cette réglementation, les entreprises réalisant des travaux à proximité des réseaux de classe A (réseaux neufs ou modifiés et réseaux anciens). Concrètement, elles sont tenues de réaliser un relevé géoréférencé des réseaux avec une précision variable selon la nature des réseaux. Sur un réseau rigide, c’est-à-dire de fonte ou d’acier, la précision exigée est inférieure ou égale à 40 cm. Sur un réseau souple comme un réseau de fibre optique par exemple, le niveau de précision doit être inférieur ou égal à 50 cm.

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