Quel est le coût d’un assainissement individuel ?
Le rejet d’eaux usées non épurées ou mal épurées dans la nature peut mettre de nombreuses personnes en danger et avoir un impact négatif au niveau de la faune et la flore. Ainsi, les maisons éloignées du réseau d’assainissement public se trouvent dans l’obligation d’installer un dispositif d’assainissement individuel pour traiter les eaux usées. Quel budget faut-il prévoir pour son projet de création d’assainissement non collectif ? Nous faisons le point pour vous !
Pourquoi mettre en place un assainissement individuel ?
La mise en place d’un assainissement individuel est obligatoire si aucun réseau public d’eaux usées n’est accessible depuis votre logement. Cette installation assure le traitement des eaux usées avant leur rejet dans la nature.
Les travaux se déroulent en plusieurs étapes (étude des sols, choix du système d’assainissement individuel le plus adapté). Il vous faudra donc demander plusieurs devis personnalisés auprès de différents professionnels pour la mise en place d’un assainissement individuel.
À titre d’information, le SPANC (Service Public d’Assainissement Non Collectif) exige la réalisation d’étude des sols par un bureau d’études spécialisé en ingénierie géotechnique.
Quels sont les différents types d’installations pour assainissement individuel ?
La fosse toutes eaux ou la fosse septique
La fosse septique laisse place aujourd’hui à la fosse toutes eaux. Cette dernière traite en effet l’ensemble des eaux usées, tandis que la fosse septique ne traite que les eaux en provenance directe des toilettes ou eaux vannes.
Si vous projetez de construire une nouvelle maison, la fausse toutes eaux vous sera imposé. Mais si vous envisagez ou venez d’acquérir une maison déjà bâtie et équipée d’une fosse septique, celle-ci peut être utilisée. Toutefois, vous devez ajouter un bac à graisse afin d’empêcher les graisses de boucher vos canalisations.
À l’instar de la fosse septique, la fosse toutes eaux est également un système d’assainissement individuel et autonome. Elle est équipée de filtres permettant un prétraitement des matières. Tous les 6 mois, les filtres doivent être nettoyés. Une vidange complète de l’installation est à envisager toutes les 3 ou 4 ans ou lorsque la fosse est remplie à 50%.
Deux choix de matériaux s’offrent à vous pour concevoir votre fosse toutes eaux : le plastique ou le béton. Quant à son implantation, elle ne doit pas être choisie au hasard. En effet, quelques critères doivent être respectés pour la mise en place d’une fosse toutes eaux. Elle doit être implantée à plus de 3 mètres de votre habitation, à plus de 5 mètres d’un arbre et au moins 5 mètres de la limite de votre propriété. Par ailleurs, si l’implantation de votre fosse toutes eaux est située à plus de 10 mètres de votre maison, vous serez dans l’obligation de l’équiper d’un bac à graisse.
La micro-station d’épuration
La micro-station d’épuration est un système d’assainissement qui ne dégage pas d’odeur. Elle est facile à installer, mais requiert un entretien minutieux afin d’assurer son bon fonctionnement. Ce système a également besoin d’un raccordement électrique pour maintenir le taux d’oxygénation nécessaire au développement des bactéries.
La micro-station d’épuration se décline en deux catégories :
- La micro-station d’épuration à culture libre : elle s’avère particulièrement compacte et son entretien s’effectue facilement.
- La micro-station d’épuration à culture fixée : les bactéries sont maintenues sur les supports afin de faciliter leur prolifération.
Les étapes préalables à l’installation d’un assainissement individuelle et leurs coûts
Que vous prévoyiez de mettre en place une fosse toutes eaux ou une micro-station d’épuration, les travaux se dérouleront toujours en plusieurs étapes. Il faudra donc prévoir les dépenses pour chaque phase de ce projet.
Étape 1 : l’étude de sol
Afin d’apprécier la nature, le coefficient de perméabilité et l’éventuelle présence d’une nappe phréatique de votre terrain, il faudra effectuer une étude du sol. Obligatoire, cette étape précède la déclaration de l’installation du système au SPANC, ainsi que la préparation du plan d’assainissement individuel.
L’étude de sol est à réaliser au moins 2 mois avant le début des travaux. Par ailleurs, le SPANC doit donner son accord afin que la validation d’une étude de sol soit effective. Afin de valider l’étude de sol et approuver votre dossier, le SPANC peut programmer une visite de contrôle sur place pour un montant d’environ 150 euros. Mais attention, ce prix peut varier d’une commune à une autre étant donné que le SPANC est un service géré localement. Afin de connaitre le tarif exact, renseignez-vous auprès de la commune de votre zone d’habitation.
Étape 2 : les fouilles et le raccordement
La plupart du temps, la réalisation d’un carottage signe le commencement de l’assainissement individuel d’un terrain. Cette opération consiste à prélever un échantillon de terre afin de permettre le raccordement précis aux réseaux existants.
Plusieurs fouilles de la terre sont comprises dans les travaux pour l’assainissement individuel. Elles ont pour objectif d’assurer le raccordement aux eaux usées, aux eaux pluviales et aux différents réseaux (téléphonie, eaux, etc.). En effet, les tuyaux servant à l’assainissement doivent être enterrés. Ces tranchées sont également indispensables pour permettre le raccordement à l’électricité dans le cas d’une micro-station d’épuration. La pose d’un caniveau vous permet également d’évacuer le trop-plein.
À titre indicatif, voici les prix de ces travaux de fouilles et de raccordement :
- Pour le carottage, prévoyez environ 240 euros.
- La réalisation de fouilles en vue de poser un raccordement aux eaux usées coûte en moyenne 630 euros.
- Pour les travaux de fouilles en vue de poser un raccordement aux eaux pluviales, il faut compter environ 745 euros.
- Comptez environ 180 euros pour réaliser des fouilles afin de poser des gaines télécom et EDF.
- Et environ 800 euros pour la pose d’un raccordement de caniveau en sous-sol.
Une fois ces étapes effectuées, vous pourrez passer à la mise en place de votre micro-station d’épuration ou fosse toutes eaux selon votre plan d’assainissement non collectif.
Étape 3 : la création d’un puisard ou de puits perdus
Un puits perdu participe à l’absorption des eaux de pluie et des eaux de vannes. Il dispose d’un fond perméable protégé de sable, de cailloux, etc. Il parfois est nécessaire de créer plusieurs puits perdus afin d’assurer l’absorption de toutes ces eaux. Le coût des travaux liés à la création de puits perdus se situe en moyenne entre 9000 et 3 000 euros, selon la nature de votre terrain.
Étape 4 : le remblaiement du terrain
Après avoir réalisé les tranchées et autres aménagements pour votre assainissement individuel, votre terrain présente des creux et des failles. Afin que les alentours de votre maison présentent un aspect soigné, il est souvent nécessaire de procéder à une remise en terre de votre terrain. Il vous faudra louer des engins de chantier pour cette opération.
Comptez environ 750 euros pour une opération de remblayage sur votre terrain avec un engin de chantier.
Étape 5 : l’inspection d’assainissement individuel
Le contrôle de la bonne exécution des travaux et la vérification du respect des plans et des normes en vigueur s’effectuent lors de l’inspection d’assainissement individuel. Il peut entrainer la mise en conformité ou une recommandation d’amélioration si nécessaire.
Le contrôle de la conformité aux règlementations de l’assainissement individuel est effectué par le SPANC. Quant au coût, il est déterminé par votre municipalité.
Assainissement individuel avec fosse toutes eaux : à quel prix ?
Entre la fosse septique et la fausse toutes eaux, il n’existe que très peu de différence. Appelée également filière traditionnelle, la fausse toutes eaux présente toutefois quelques avantages notables :
- Facilité de la mise en œuvre.
- Prix d’installation inférieur.
Coût d’installation d’une fosse toutes eaux milieu de gamme
En optant pour une fosse toutes eaux milieu de gamme, il faudra prévoir les dépenses liées à la réalisation d’un filtre à sable ou d’un lit d’épandage en plus des dépenses liées à la fosse en elle-même. Les travaux incluent la création de tranchées d’épandages ou lits afin de filtrer les eaux usées.
Matériel et coût de la main-d’œuvre inclus, un assainissement individuel avec une fausse toutes eaux milieu de gamme vous coûtera en moyenne entre 3 500 et 7 500 euros.
Coût d’installation d’une fosse toutes eaux haut de gamme
Une filière traditionnelle haut de gamme comprend la mise en place de filtres à sable drainés associés à des tertres d’infiltration. Ce système vous permet d’obtenir des performances optimales, tant au niveau des affluents qu’au niveau de la filtration.
Le prix d’une fosse toutes eaux haut de gamme s’élève entre 5 000 et 10 000 euros. Ce tarif inclut le matériel et le coût de la main-d’œuvre.
Certaines situations, comme un terrain se situant à proximité d’une nappe phréatique, peuvent vous obliger à mettre en place un tertre d’infiltration. Ce dernier s’apparente souvent à un filtre à sable vertical améliorant la performance de filtration. La plupart du temps, le tertre d’infiltration épouse la forme d’un tas de sable et/ou est dissimulé sous la végétation.
Assainissement individuel avec station : à quel prix ?
L’assainissement individuel avec station est le système le plus efficace, mais également le plus cher. Son fonctionnement est proche de celui d’une station d’épuration classique, ce qui lui assure un filtrage total et performant des eaux usées.
En optant pour un assainissement individuel avec station, votre installation doit être agréée par le ministère de la Santé. Ainsi, avant le début des travaux, consultez la liste des équipements agréés.
Pour le prix, comptez à partir de 4 500 euros pour la mise en place d’une micro-station d’épuration. Ce prix peut monter jusqu’à 12 000 euros, voire plus, selon les performances et les caractéristiques de l’équipement.